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Profanation à Remiremont

Reuters

mardi 08 novembre 2005 - 12:50        Liberation.fr

Une vingtaine de tombes situées dans le carré juif du cimetière de Remiremont (Vosges) ont été profanées par des inconnus
qui ont dessiné des croix gammées sur la pierre avec un marqueur. Les inscriptions, découvertes lundi par le gardien du cimetière,
ont été apposées probablement dimanche soir. Des packs de bière ont été abandonnés près des tombes.
«Je pense que ce sont des jeunes qui ne se rendent même pas compte de leurs actes», a déclaré à Reuters Jean-Paul Didier, le maire de la ville de 9.000 habitants.
(Libération.fr)
http://www.liberation.fr/page.php?Article=313053&Template=GALERIE&Objet=49270

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Serguei    Le Monde    4.6.2004

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des banlieues à l'Alsace, Michel Wieviorka décrit
la diversité de l'antisémitisme contemporain

 

Laetitia Van Eeckhout
Le Monde
7.5.2005

 

Profanations de cimetières juifs en Alsace, inscriptions judéophobes sur les murs d'immeubles dans les banlieues défavorisées, caillassage de bus transportant des élèves vers des écoles privées juives : depuis quelques années, les manifestations d'antisémitisme se multiplient en France. L'ouvrage de Michel Wieviorka, La Tentation antisémite. Haine des juifs dans la France d'aujourd'hui (Robert Laffont, 452 p., 22 euros), tombe à point nommé pour décrire la complexité de ce phénomène protéiforme.

Le sociologue, qui est également directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), où il dirige le Centre d'analyse et d'intervention sociologique (Cadis), a mené, avec une douzaine de chercheurs, une enquête de plus de deux ans. Ils se sont rendus dans divers lieux : un quartier populaire de Roubaix (Nord) touché par la crise de l'industrie des années 1980 et 1990 ; l'Alsace, où les actes de vandalisme dans des cimetières juifs sont presque devenus une spécificité ; Sarcelles (Val-d'Oise), où vit une importante population juive.

L'étude s'est aussi intéressée aux institutions : prison, Université, école. La conclusion du livre reflète cette diversité : l'antisémitisme constitue un "phénomène éclaté" , sans unité profonde, qui se développe dans plusieurs franges de la société française, de manière plus ou moins instable, pour des raisons qui ne sont pas nécessairement homogènes et cohérentes.

Pour Michel Wieviorka et son équipe, l'antisémitisme contemporain amalgame des éléments contradictoires. Il conjugue renouveau et continuité, prolongeant le vieil antijudaïsme chrétien et la haine moderne des juifs, telle qu'elle s'est cristallisée à la fin du XIXe siècle, à l'époque de l'affaire Dreyfus. Il puise sa source dans la société et dans la nation françaises autant que dans le contexte international, notamment celui du conflit israélo-palestinien.

A Roubaix, la judéophobie jaillit spontanément de la bouche de jeunes issus de l'immigration, alors même qu'il n'y a ni "communauté" ni "lieux de culte" juifs dans cette ville. Cette haine est empreinte de jalousie à l'égard d'une population qui est perçue comme intégrée, alors que ces jeunes souffrent d'exclusion sociale et de racisme ­ "Pourquoi eux, ils ont -tout-, et pas nous ?" , disent-ils. Une telle hostilité se construit dans une identification massive à la cause palestinienne : les jeunes de ce quartier de Roubaix comparent leur vie à celles des jeunes Palestiniens.

Mais lorsqu'une tierce personne se montre soucieuse de faire face à leurs difficultés, lorsque leurs attentes et leurs demandes sont écoutées, lorsque leur origine culturelle et leurs racines sont reconnues et prises en considération, leurs propos débridés sur les juifs, Israël et la Palestine sont oubliés.

"Le traitement politique de l'injustice ou des inégalités sociales, mais aussi du racisme, contrecarre l'antisémitisme, et en tout cas réduit son espace" , relève Michel Wieviorka. "Des politiques de reconnaissance culturelles et historiques des différences laissent moins de place aux dérives de l'imaginaire, et il vaut mieux tenir compte de la mémoire et de l'histoire des individus et des groupes que de laisser déraper les identifications" , ajoute-t-il.

Le ressentiment des jeunes issus de l'immigration à l'encontre des juifs est d'autant plus vif quand ces derniers tendent à s'isoler dans le communautarisme, comme le montre, pour le sociologue, l'exemple de Sarcelles : "Ce n'est pas leur particularisme -celui des juifs- qui est reproché mais leur refus de jouer le jeu du multiculturalisme en envoyant leurs enfants dans des écoles privées de confession juive, en ne fréquentant plus les institutions communales comme les centres culturels..."

Pour Michel Wieviorka, la crise des institutions républicaines n'est pas étrangère au problème. L'école publique, notamment, "coproduit, par ses carences, l'antisémitisme qu'il lui faut ensuite combattre" . "Les enseignants ne nient pas l'existence de l'antisémitisme à l'école, écrit-il. Mais le plus souvent, il s'agit pour eux d'un problème parmi beaucoup d'autres, d'un simple élément dans un flot de tensions généralisées." Sur le terrain, il a observé "une sorte de paralysie" , portée par "la bonne conscience de gauche -qui- considère les porteurs de l'antisémitisme à l'école d'abord comme des victimes du racisme" .

Il subsiste également un antisémitisme traditionnel ou d'extrême droite, comme en Alsace, où demeure ancrée une "hostilité antijuive dans les campagnes, au sein desquelles, pourtant, il n'y a plus guère de juifs depuis la seconde guerre mondiale" . La région se montre incapable, selon l'étude, de "prendre à bras-le-corps la mémoire d'un passé marqué par l'ambivalence, le déchirement, et des comportements parfois honteux" .

De ce point de vue, l'Alsace "ressemble plus à la Pologne ou à l'Autriche, qui peinent à faire face à leur passé antisémite, qu'à l'Allemagne, qui a su effectuer un formidable travail sur elle-même" . Conséquence : la présence d'une extrême droite beaucoup plus forte qu'ailleurs, s'incarnant dans deux forces politiques, le Front national et le parti régionaliste Alsace d'abord.

Toutes ces formes d'antisémitisme ne se rejoignent pas : "Ceux qui les portent ne sont en aucune façon susceptibles de se retrouver dans un projet politico-idéologique commun" , souligne Michel Wieviorka. Le sociologue s'inscrit en faux contre ceux qui s'alarment d'un rapprochement de l'islam radical et des idéologies gauchistes ou tiers-mondistes. "Une telle hypothèse ne se vérifie que bien peu, même si elle trouve çà ou là quelques éléments susceptibles de la valider" , affirme-t-il, lui qui a enquêté sur cette question au sein de l'Université.

De ces deux ans de recherches, Michel Wieviorka retire un constat mesuré : "L'antisémitisme est en expansion, taraudant la société en divers lieux, dans divers milieux, mais sans verser dans l'excès qui y voit un phénomène massif, et généralisé, ou porté par de puissants groupes sociaux et politiques."

    Laetitia Van Eeckhout, Le Monde, 7.5.2005, http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-646861@51-635348,0.html

 

 

 

 

 

Les nouveaux visages de l'antisémitisme

Les critères traditionnels n'expliquent pas
l'explosion des actes antisémites depuis janvier.

Enquête sur la banalisation d'un mal.

 

C'était à Paris, gare du Nord, à l'entrée du RER. Charles, raconte : «Deux jeunes rebeus, normaux, pas racaille du tout, sortent du RER, ils croisent un feuj habillé en noir avec chapeau, et là l'un des deux rebeus enfonce le chapeau du feuj. Ils rigolent et continuent leur chemin sans se retourner. Le feuj n'a rien dit, il est entré dans le métro. C'était troublant, violent, je suis resté interdit, personne n'a bougé, ça c'est passé vite.» Geste antisémite caractérisé ? Blague pas bien finaude ? Air ordinaire du temps ?

 

Des motivations floues

Le ministère de la Justice a vu passer 298 actes antisémites entre le 1er janvier et le 20 août (le fait ci-dessus n'en fait pas partie, comme tous ceux qui n'ont pas été suivis de plaintes), trois fois plus que pendant toute l'année 2003. 59 affaires seulement ont été élucidées. La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) en a, elle, recensé 588 en 2003, soit moins qu'en 2002 (932) mais beaucoup plus que dans les années 90. Pour les sept premiers mois de l'année, le ministère de l'Intérieur comptabilise 160 «actions violentes à caractère antisémite» (contre 75 sur la même période l'an dernier) : 11 de ces actes sont attribués à l'extrême droite, 50 relèvent d'«individus d'origine arabo-musulmane», mais les plus nombreux (99) obéissent à des «motivations floues». Ce «flou» majoritaire autorise toutes les hypothèses et tous les fantasmes, et quand ces auteurs sont identifiés, plus d'un sort des sentiers balisés. Quels sont donc ces habits neufs de l'antisémitisme ?

 

Des formes renouvelées

Les critères traditionnels ne suffisent plus. L'antisémitisme ancienne manière, hérité des siècles passés, perdure, particulièrement en Alsace, mêlant haine antijuive et haine antimusulmane, notamment dans les profanations de tombes. La précision des inscriptions (comme «88», équivalent chiffré de «Heil Hitler», le H étant la huitième lettre de l'alphabet) vaut parfois signature - celle de groupuscules d'extrême droite -, mais, quand les coupables sont identifiés, les enquêteurs disent avoir souvent affaire à des adolescents plus paumés qu'organisés.

Une autre forme d'antisémitisme dûment répertoriée et étudiée est celle qui est liée au conflit israélo-palestinien. Un fait démographique est souvent souligné en guise de facteur d'explication : la France est le pays européen dont la population comprend à la fois la plus grande proportion d'habitants arabo-musulmans - 8 à 10 % (5 à 6 millions) - et d'habitants d'origine juive - 1 % (600 000). Le creuset était explosif (lire page 8 l'entretien avec Michel Winock) et il a explosé, particulièrement à la faveur de la seconde Intifada et de ce qui s'en est suivi. Ces formes (il faudrait y ajouter le cas particulier d'un antisémitisme lié à certaines franges de l'extrême gauche) ne balisent plus la totalité du paysage. Il en est d'autres que le bruit de cet antisémitisme entraîne et qui oscillent entre l'ordinaire et le pervers.

 

Dénoncé mais déculpabilisé

La multiplication des actes antisémites a entraîné une certaine banalisation. L'attentat de la synagogue de la rue Copernic en 1980, la profanation du cimetière de Carpentras en 1990 avaient suscité de puissantes manifestations. Rien de tel aujourd'hui. Certes, les réactions sont immédiates (gouvernement, médias), les condamnations unanimes, les lois renforcées (Lellouche, Perben 2) et les sondages rassurent : les Français sont tolérants. Mais les enquêtes comme les déclarations patinent. Déjà, en 1991, Lang, alors ministre de l'Education, demandait à ce que l'on parle de l'antisémitisme dans toutes les classes, Ferry a dit la même chose, Delanoë vient à nouveau de le seriner. Les belles paroles ne manquent pas. La droite le reprochait à la gauche quand elle était aux affaires et aujourd'hui la gauche le reproche au gouvernement Raffarin. L'impuissance gouvernementale fortifie aussi la banalisation.

«L'antisémitisme, de proche en proche, s'est trouvé déculpabilisé», notaient Nonna Mayer et Guy Michelat (1) il y a trois ans, observant une «libération de la parole antisémite». Elle n'a fait depuis que prendre de l'ampleur. Le 24 juin, le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, a confié sur ce sujet la coordination de l'un de ses «grands chantiers» à l'écrivain et président de l'AICF (Action internationale contre la faim) Jean-Christophe Rufin, qui entend se livrer à un inventaire et à un examen précis du profil des auteurs d'actes antisémites interpellés. Travail en cours.

Depuis deux ans, Michel Wieviorka, directeur d'études à l'EHESS, travaille sur ce sujet avec une équipe de douze chercheurs (ouvrage à paraître début 2005 chez Balland). Wieviorka met en avant «la relative disjonction entre les actes et le climat. Il y a un climat où la question de l'antisémitisme redevient centrale. Mais on ne peut pas parler en France de discrimination à l'égard des juifs (accès au logement ou à des emplois, par exemple). Les mondes politique et médiatique ont besoin d'actes. Leur réflexion se fait à partir des actes et non du climat».

 

Quelque chose d'un climat

Mais le climat favorise les actes, lesquels se succèdent, et les réactions (politiques, médiatiques) suivent. Début août à Lyon, trois jeunes juifs, dont l'un porte une kippa et un autre une casquette avec des lettres en hébreu, croisent une bande de jeunes, les uns d'origine maghrébine, les autres européens de souche : un regard, une poubelle renversée, la tension vire à la rixe. A la mi-août, le jour de la venue du pape à Lourdes, une main écrit «mort aux juifs» et trace une croix gammée sur un muret du parvis de Notre-Dame de Paris. Le 24, un homme dessine une étoile de David et une croix gammée sur une annexe du ministère de l'Intérieur : 28 ans, roumain, il dit avoir fait en sorte d'être arrêté pour que la justice se saisisse de son sort (il aurait été «exploité par des prêtres juifs dans un monastère»). Gestes antisémites sans aucun doute, mais quelle est la part du ressentiment ? Du mal-être ?

L'antisémitisme disait l'exclusion d'une communauté, il dit aussi aujourd'hui l'exclusion (sociale, affective) de l'individu, on peut parler d'instrumentalisation et d'atomisation. «Les actes sont de l'ordre de l'éclatement, explique Michel Wieviorka. Il n'y a pas d'unité forte, pas de mouvement de société profond. Des néonazis, des jeunes paumés de l'immigration qui font un geste de vandalisme, le monde juif lui-même, où il y a une telle surévaluation qu'il lui arrive de se faire avoir (2). Cela part dans tous les sens. Mais il n'y a pas de réseaux, ni d'extrême droite, ni relevant de l'extrémisme islamique radical, ni de dérapages d'extrême gauche structurée. Le passage à l'acte est le fait d'individus, de petits groupes occasionnels, et il est rendu possible par un certain climat que ces actes entretiennent. C'est une boucle perverse.»

 

Gestes isolés d'êtres isolés

C'est dans ce cadre (climat, perversité) qu'il faut considérer l'acte de Marie Leblanc se dessinant elle-même des croix gammées sur le ventre pour faire croire à une agression de jeunes Maghrébins dans le RER («Je voulais qu'on s'occupe de moi» ) ou celui de Phinéas à Lyon qui, après avoir agressé un Arabe à la hachette, cherche «une action plus médiatique» et choisit donc un cimetière juif, «car on parle plus de profanations». Marie Leblanc dit s'être souvenue d'un reportage à la télévision sur les tombes profanées, Phinéas parle d'un reportage de M6 sur des groupuscules néonazis. C'est aussi dans ce climat qu'il faut considérer ces jours-ci l'acte de l'ex-employé juif d'un centre social juif parisien qui y a mis le feu en déguisant son geste sous une apparence antisémite.

Des gestes isolés d'êtres isolés. En manque d'identité. La télé leur a appris que, pour être quelqu'un, il faut que l'on parle de soi. L'amalgame est là, palpable. Les croix gammées dessinées sur des murs d'Argentat (Corrèze) ces jours-ci sont le fait d'ados qui voulaient qu'«on parle de leur ville». «Ils ont agi par mimétisme en reproduisant ce qu'ils ont vu à la télévision», a expliqué le procureur de la République de Brive. Les habits neufs de l'antisémitisme habillent une société où l'individu est enfoncé dans sa solitude, en mal de repères (politiques, sociaux, familiaux ou affectifs). L'antisémitisme ici n'est pas un but, encore moins une conviction, mais l'expression d'un mal d'identité, un moyen de sortir de l'anonymat. La preuve, on en parle.

(1) Rapport de la Commission nationale consultative des droits de l'homme.
(2) Ainsi Alexandre Moïse, secrétaire général de la Fédération sioniste de France et porte-parole du Likoud, portant plainte en janvier
après avoir reçu des messages téléphoniques antisémites
qu'il s'était lui-même envoyés.

    Jean-Pierre Thibaudat, Libération, 10.9.2004, http://www.liberation.com/page.php?Article=237629

 

 

 

 

 

Les convertis à l'islam radical,
une minorité croissante d'activistes

 

Ils seraient plus de 1 100 réellement radicaux sur une population de convertis estimée à 50 000, selon une étude réalisée fin 2003 par la direction centrale des renseignements généraux. De plus en plus nombreux, ces jeunes gens sont jugés potentiellement dangereux par les policiers.

(...)

Plusieurs facteurs expliquent la séduction grandissante qu'exerce l'islam. Ou plutôt conviendrait-il de parler des "islams", tant l'offre religieuse varie en fonction de la formation et de l'origine des prédicateurs. Le premier est la multiplication des mariages mixtes, poussant des conjoints à épouser la religion de leur mari ou de leur femme. Le deuxième facteur est le prosélytisme extrêmement efficace du mouvement piétiste du Tabligh et des groupes salafistes dans les banlieues, où ils trouvent un terreau fertile. Le Tabligh, par exemple, séduit de nombreux jeunes gens en leur proposant de donner un sens à leur existence, puis de transmettre leurs fraîches connaissances à leur prochain. "C'est une forme d'échec pour la société, l'échec de l'intégration sociale et de l'école républicaine, soupire un responsable policier de la Seine-Saint-Denis. Cet islam, dans sa forme fondamentaliste, donne une structure à un certain nombre de jeunes paumés."

Ces mouvements prosélytes peuvent constituer un "sas" avant l'engagement dans les réseaux djihadistes, selon les services de renseignement. Les salafistes, qui revendiquent une lecture pure et originelle des textes sacrés, proposent comme référents religieux des prédicateurs issus d'universités islamiques du monde musulman, notamment d'Arabie saoudite et de Syrie. Certains enseignent une véritable rupture par rapport aux valeurs occidentales, déclarées ennemies de l'islam. Les convertis, qui souffrent d'un déficit de légitimité par rapport aux musulmans d'origine, cherchent parfois à compenser par un engagement total, dans les études et les voyages religieux.

L'engouement pour le salafisme a été notamment constaté chez les convertis d'origine antillaise. Pour la première fois, en effet, la communauté antillaise retient l'attention des policiers.

    Piotr Smolar, Le Monde, 4.6.2004, http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-367343,0.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pessin        Le Monde        20.12.2003
http://www.lemonde.fr/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En France

La Constitution de 1958 proclame que «la France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale». La loi du 9 décembre 1905 prévoit que «la république garantit le libre exercice des cultes», et qu'elle «ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte».

 

Aux Etats-Unis

La Constitution demande la séparation absolue des Eglises et de l'Etat. «Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion.» De fait, «In God we trust» figure sur les dollars et nombre de cérémonies officielles commencent par une prière.

 

Au Royaume-Uni

La «Church of England» est une Eglise d'Etat. Le roi (qui règne sur tout le Royaume-Uni) doit être anglican et ne peut épouser une catholique. De fait, Etat et Eglise sont séparés et les différents cultes bénéficient d'une très grande liberté, à l'exception notoire des catholiques d'Irlande du Nord.

 

Dans les pays musulmans

Dans les pays arabes, l'islam est de droit ou de fait la religion d'Etat. Mais la charia n'inspire le droit pénal et civil que dans un certain nombre d'Etats, dont l'Arabie Saoudite. C'est aussi le cas dans un pays non arabe, l'Iran. En Indonésie, plus grand pays musulman, la Constitution ne donne aucun statut particulier à l'islam.

 

En Turquie

Seul pays peuplé en majorité de musulmans à se déclarer ouvertement laïc, la Turquie a instauré un contrôle de l'Etat sur la religion majoritaire, l'islam sunnite, au travers du Directoire pour les affaires religieuses, dont dépendent les imams, tous fonctionnaires.

    Libération, Le Voile, A savoir, 24.12.2003, http://www.liberation.fr/page.php?Article=167501

 

 

 

 

 

Sur fond de guerre en Irak

Violences antisémites

 

En un an, de 2001 à 2002, le nombre d’« actes racistes » a été multiplié par plus de quatre, et celui des « actes antisémites » par six - ces derniers en représentent désormais 62 % du total. Quant aux « menaces racistes », elles ont presque triplé, les menaces antisémites quadruplant (elles forment 73 % du total) (1). Telles sont les principales informations du rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), rendu public le 28 mars 2003. Ces chiffres, précisons-le, sont fondés sur les statistiques des Renseignements généraux du ministère de l’Intérieur.

    Dominique Vidal, Le Monde Diplomatique, 4 avril 2003,
http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/antisemitisme/

 

 

 

 

 

 

Chirac calls on MPs to ban headscarves

 

Paul Webster in Paris
Thursday December 18, 2003
The Guardian

 

Jacques Chirac ignored strong criticism from leaders of France's six million Muslims yesterday and called for legislation barring the Islamic headscarf and other conspicuous religious signs from state schools.

The French Council of the Muslim Faith called the president's decision "disastrous". It is afraid that this and other steps to restrict Islamic practices will worsen race relations.

Mr Chirac is trying to end a dispute that has gone on for more than 10 years, during which several Muslim pupils have been banned from classes for wearing the hajib.

His announcement was accompanied by a call for a strong reinforcement of secularism throughout the public service, confirming an integral part of republican thinking dating back to the the French Revolution.

The proposed legislation is seen as the most popular reform the president has sponsored since he was first elected in 1995.

Yesterday's opinion polls showed 69% of voters in favour of a ban on the conspicuous display of Islamic headscarves, Christian crosses and Jewish skullcaps in schools and the public services and opposed to the introduction of public holidays to celebrate Muslim and Jewish feasts. Two thirds of leftwing and National Front voters approved the moves, and 75% of the centre-right.

Mr Chirac said that his conscience had persuaded him that "clothing and signs which conspicuously show membership of a religion must be forbidden in schools", adding that the state system, where the teaching of religion is banned, "must remain secular".

The ban was recommended by a commission appointed by Mr Chirac during the summer to consider the issue.

The president said that "discreet signs" of religious affiliation, such as the cross, the hand of Fatima and the star of David, should be allowed. But he has left it to parliament to decide how big these can be before they contravene the ban.

Although Mr Chirac included Christianity and Judaism, most of his 35-minute address to an invited audience of 400 community leaders at the Elysée Palace was implicitly aimed at curbing the spread of fundamental Islam.

A government watchdog will be set up to control any drift away from secularity, and legislation will be introduced to reinforce sexual equality in all areas: an indirect reference to Islamic opposition to feminism.

"We must be vigilant against any backward movement," the president added .

Among the practices he wants banned is women's refusal to be treated by male doctors in public hospitals.

His decision on schools is unlikely to dampen the headscarf controversy, even though the only Muslim woman in the government, Tokia Saifi, who oversees sustainable development, said she was in favour of the ban.

The strongest endorsement on the left came from the former families minister Ségolène Royale, a potential presidential candidate, who said moderate Muslims must oppose traditionalists who "encouraged the headscarf as a method of imposing their life style on women".

"We have been too tolerant in the past," she added.

One teaching union called it "a setback for dialogue".

The main concern will be the hostile attitude of Muslim leaders.

The imams' council said they had not been consulted on "a purely religious matter" and would "oppose legislation by every legal means as an anti-constitutional attack on personal freedom.

    Guardian Unlimited © Guardian Newspapers Limited 2004, 18.22.2003, http://www.guardian.co.uk/france/story/0,11882,1109248,00.html

 

 

 

 

 

 

 

 

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